Famille en chœurs
Que le soleil brille ou bien que les jours soient gris
Ma famille est mon cœur, mon sang et mes racines
Un havre de confiance où la joie se dessine
Colorant chaque jour la fresque de la vie.
Même si je suis triste et que j'ai l'âme en peine
Mes parents, mes enfants, m'enlacent de leurs bras
Apaisant ma douleur, dissipant mes tracas
Insufflant du courage jusque dans mes veines.
Je veux pour mes enfants un avenir radieux
Voir leurs yeux scintiller à chaque découverte
Et vivre avec eux les joies qui nous sont offertes
Chaque jour les aider et rire de leurs jeux.
Je n'oublierai jamais ceux qui nous ont quittés
Et je garde en mon cœur les souvenirs joyeux
Les moments partagés et les instants heureux
Une aura de chaleur que je veux préserver.
Laurent Zakeyan
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Contexte : j'ai composé ce poème dans le cadre du projet TIC sur le thème de la famille. Le titre présente un jeu de mots "coeur" / "choeurs", ce qui renvoie à la fois à la place qu'occupe la famille dans le coeur des personnes interrogées, et au fait que tous ces propos résonnent en écho, telle une mosaïque de sentiments desdites personnes.
Lexique : pour ce poème, j'ai utilisé deux champs lexicaux (ensembles de mots rassemblés autour d'un même thème) opposés. Le premier, celui de la joie et de l'amour, comporte des termes tels que "joie", "enlacent", "rire", et "heureux". Le second, celui de la tristesse et de la souffrance, inclut des termes comme "gris", "triste", "peine" et "douleur". Cette opposition, certes relativement classique, renferme toutefois une petite particularité : le premier champ lexical est plus important en taille et fait plus écho que le second. Ceci est censé montrer que même si la vie est faite de bons comme de mauvais jours, la joie et l'amour en famille l'emportent sur les sentiments négatifs.
Rhétorique : en ce qui concerne les figures de style, j'ai employé de nombreuses métaphores (comparaisons sans élément visible de comparaison), comme la métaphore filée (multiple et continue) de la famille (vers 2-4) qui fait écho aux amorces d'allégorie (forte symbolisation imagée et souvent visuelle) du vers 1. Notons également la métaphore du sang au vers 8, qui rejoint le vers 2 et renforce son image. L'allégorie du vers 16 ("aura de chaleur"), dépasse le simple statut de métaphore en ce sens qu'elle fait elle aussi écho à l'allégorie du vers 1. Ladite figure de style, présente au premier et au dernier vers, établit une symétrie axiale qui renforce sa structure et dénote son omniprésence et son caractère achevé. De même, cette présence d'allégorie au début et à la fin renvoie implicitement à l'Alpha et à l'Oméga, conférant une connotation divine et sacrée au poème et renvoyant aux multiples allusions à la lumière ("brille", "havre", "radieux", "scintiller", "chaleur"). Enfin, je n'ai bien évidemment pas employé d'anacoluthe (rupture de construction syntaxique) afin de ne pas mettre en avant le trouble et la confusion, et ainsi préserver l'image d'harmonie que je désirais souligner.
Rythme : pour ce poème, j'ai choisi une structure en quatre quatrains, afin de symboliser l'harmonie (4 x 4). J'ai également choisi des rimes embrassées ("abba") pour renvoyer à cette même harmonie, et aussi à l'amour. J'ai opté de surcroît pour les alexandrins (vers de 12 pieds) afin de démontrer toute la noblesse qui émanait des propos que j'ai recueillis, ce qui fait une nouvelle fois le lien avec la lumière et l'apaisement susnommés. Enfin, j'ai utilisé une allitération en "r" (répétition d'une consonne) aux vers 11-12 en analogie au rire de certains enfants.